Les Forges d’Audincourt (et de Bourguignon)

samedi 5 décembre 2009
par  Jean Paul BUIREY

Ce document a été trouvé dans les archives départementales du Doubs.

Société anonyme de la Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances (1825-1979)

Date : 1782-1979

Biographie ou Histoire
La Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances est constituée en société civile en 1824. Elle est transformée en société anonyme en 1896. Cette Compagnie a regroupé les Forges d’Audincourt, de Chagey , de Bourguignon , de Pont-de-Roide , et de Clerval . La Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances a compris un département sidérurgie et un département chauffage, tuyauterie et chaudronnerie. Le département sidérurgie a été spécialisé dans la fabrication de tôles, d’aciers au silicium pour moteurs, fermetures de magasins et pour carrosseries automobiles. Quant au département chauffage, tuyauterie et chaudronnerie, il a œuvré dans le chauffage industriel et a fourni des cuisines pour les collectivités et de la tuyauterie pour les établissements nucléaires. La Compagnie a procuré du travail, mais a construit aussi des logements, a organisé l’école et les loisirs, et a assuré les soins, pour les familles de son personnel. Les Forges d’Audincourt et leurs différentes filiales, qui ont été créées en 1961, ont fermé définitivement en 1971.


De la création des Forges sous l’Ancien Régime à la constitution de l’usine en société civile en 1824.

Le 5 décembre 1586, un haut fourneau et une forge sont construits à Chagey, près d’Héricourt, à coté de la rivière Luzine . La forge de Chagey appartient aux princes de Montbéliard.

Sur la rive droite du Doubs, près du village d’Audincourt, Paul Payer qui est fermier de la forge de Chagey, crée en 1616 un moulin à moudre le blé. Trois ans plus tard, il ajoute un haut fourneau.

Ceci marque la création de la Forge d’Audincourt. Ce haut fourneau permet de produire de la fonte à partir du minerai de fer extrait dans la plupart des localités de la région. La rivière fournit la force motrice et permet au bois de la montagne d’être amené par flottage. La forge fonctionne exclusivement au charbon de bois. Le haut fourneau donne un fer de haute qualité utilisé surtout pour fabriquer des cuirasses, des armes à feu et des casseroles.

Après avoir été lié à la forge de Chagey, l’établissement d’Audincourt est ensuite acquis en 1628 par le comte de Montbéliard Louis Frédéric .

Occupée et incendiée en 1635 durant la guerre de Trente Ans, par l’armée du duc de Lorraine à la solde de l’Empire, l’usine d’Audincourt est reconstruite en 1650. En 1670, la fabrication de fer forgé atteint 330 tonnes.

A cette époque, les forges d’Audincourt ont beaucoup de mal à employer des ouvriers protestants puisque l’essentiel de la population locale est paysanne. Ainsi, cet établissement emploie de la main-d’œuvre en Suisse, en France et en Bourgogne.
Etant principalement de confession catholique, ces ouvriers, en vertu du principe de la transmission du savoir, vont donner des lignées de forgerons qui resteront dans la région.

Ces ouvriers forment une communauté unie par le travail et les mariages. Ces employés sont au service du maître qui, entre autres, les loge dans l’usine et met à leur disposition un jardin où ils peuvent cultiver la terre et élever des animaux.

Dès le début du XVIII e siècle, les ouvriers sont logés dans deux parallélépipèdes qui sont de véritables casernes découpées en huit et treize logements. A ceci, est ajoutée une quinzaine d’habitations au nord de l’usine en 1739.

Par ordonnance ecclésiastique du comte Frédéric de 1559 qui rend l’instruction obligatoire pour tous les garçons et les filles de la principauté, une école est ouverte au village d’Audincourt dans une ferme, dès 1600.
A ceci s’ajoute une autre école privée, de confession luthérienne, qui fait aussi office d’ouvroir où les filles font des travaux de couture ; cette école est également aménagée à la forge dans le grenier de la chambre du four.

En 1764, l’école est installée au rez-de-chaussée dans un logement situé près de l’usine et à l’extrémité des logements. Habitant à l’étage de ce bâtiment, le maître est rémunéré en nature à la fois par les parents et la communauté.

En 1764, la Forge regroupe un haut fourneau, quatre feux de forge, une platinerie avec son martinet servant à la fabrication des tôles, une étamerie, quatre lavoirs à mine, des halles de charbon, de vastes magasins et des habitations pour cinquante familles et le directeur dans l’enceinte de l’usine. Les ouvriers y fabriquent des barres, des tôles et des fers pour faux.

Dépassant la consommation locale, la production de la forge est vendue en Suisse puisque une barrière douanière mise en place par la France, coupe le comté de Montbéliard de la Franche-Comté et de l’Alsace.

A la veille de la Révolution, l’usine occupe 180 personnes dont 48 spécialistes et produit 700 tonnes de fer par an qui rapportent 30.000 livres-tournois.

Un comte de Poitiers , seigneur de Neuchâtel, près de Pont-de-Roide, reçoit de Louis XIV, en 1684, l’autorisation d’exploiter les mines de fer de ses domaines et de construire une forge et un fourneau.

Il construit alors une écluse et une usine près du village de Bourguignon.

En 1708, le fils du comte de Poitiers cède ses terres au roi de France. Celles-ci sont données à Guy-Michel de Durfort Maréchal de Lorges, gouverneur de la Franche-Comté.

De nombreuses constructions se font et l’usine comprend dès lors un fourneau, une forge, un martinet, une affinerie et une chaufferie.

Le haut fourneau de Pont-de-Roide est construit en 1792, sur le ruisseau de la Ranceuse par Pierre-François et Jean Louis Bouchot .

En 1784, Jean François Rochet père, maître et propriétaire des forges de Baignes et Grandvelle en Haute-Saône prend la Ferme générale de biens français du prince de Montbéliard ainsi que celle de la forge d’Audincourt avec son fils ainé Claude François Rochet.

Par l’arrivée de nombreux ouvriers catholiques, logés dans des cités ouvrières entre le Doubs et le canal de flottage, la forge compte alors 176 habitants. Dirigée par Claude François Rochet aîné et son frère Jean François Rochet, l’usine est ensuite mise sous séquestre par le gouvernement de la République.

Etant en guerre, la France a besoin du fer d’Audincourt pour forger les armes. Cependant, la forge voit sa production diminuer à cause d’une pénurie de matières premières comme le minerai et le bois.

A cette époque, l’usine des forges comprend un fourneau, une forge, quatre affineries, une platinerie, des martinets, une cisaillerie, une étamerie, un boccard, une ferblanterie, une halle à charbon, un atelier, des écuries, un laboratoire ainsi que plusieurs logements.

En 1797, la forge est vendue aux enchères avec les forêts comme biens nationaux. Après une lutte acharnée entre plusieurs particuliers, la forge est attribuée à Claude François Rochet aîné pour la somme de 5 687 000 francs.

Son frère Jean François acquiert celles de Chagey et Bourguignon. Dès ce moment, les Rochet réorganisent les forges notamment en reconstruisant en pierre la digue en bois à Audincourt.

Cependant, acculés à la faillite, les usines d’Audincourt, Chagey, Bourguignon et Pont-de-Roide sont acquises en 1809 par la société en nom collectif Saglio, Humann et Gast. A ces associés (Michel Gast , Jean Georges Humann et Florent Saglio ), s’ajoutent ensuite Michel et Joseph Saglio ainsi que Jean Pierre Carl. Unis par des liens de parenté et enrichis par le commerce, leurs descendants ont assurés la direction du comité d’administration de la Compagnie jusqu’à la fin du XIX e siècle.

En 1824, l’entreprise devient une société civile et prend le nom de Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances, par ordonnance du roi Louis XVIII. Cette compagnie regroupe les usines d’Audincourt, Chagey et Bourguignon.
L’année 1828 voit l’apparition des premiers laminoirs à tôles.

Le développement et la modernisation de la Compagnie des Forges d’Audincourt au XIXe siècle


Au XIX e siècle, l’usine d’Audincourt est composée d’un haut fourneau au charbon de bois, de huit foyers d’affinage au charbon de bois munis chacun d’un four de chaufferie pour la fabrication de petits fers et de la tôle, d’une machine soufflante alimentant le haut fourneau et d’une autre alimentant les foyers d’affinerie, de trois marteaux-fronteaux, de trois laminoirs à tôle, de trois laminoirs à fer marchand, d’un martinet, d’un atelier de ferblanterie, d’un atelier d’ajustage, d’un patouillet et d’un boccard.

Avec les forges de Bourguignon et de Chagey qui constituent ses annexes, les forges d’Audincourt disposent de plus de 1500 ouvriers qui produisent 3000 000 kilogrammes de fers coulés, entièrement employés dans les forges de l’établissement qui confectionnent de leur côté 2 000 000 kilomètres de fers forgés, par an.

Ainsi, la Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances est la plus importante entreprise du Pays de Montbéliard et occupe le huitième rang pour les sociétés sidérurgiques françaises.

Tout au long du XIXe siècle, la compagnie a connu des crises économiques comme en 1848 où la forge est secouée par une mévente liée à l’augmentation du prix des combustibles. Ces crises sont surmontées par des réformes économiques et par la modernisation des moyens de productions.

En effet, des turbines, des laminoirs et des fours à puddler sont installés. La Compagnie des Forges d’Audincourt rachète le haut fourneau et la fonderie de Clerval en 1859, qui permettent de produire les cercles, les bandages et les essieux de roues de wagons aux ateliers de construction des chemins de fer. C’est à partir de ces années que l’usine est raccordée à la ligne de chemin de fer Montbéliard-Delle par un embranchement privé.

En 1885, sous la direction de Camille Streib , l’activité chauffage et tuyauterie commence. Cette activité fournit en particulier à la marine nationale des tuyaux ondulés appelés « lyres » qui sont utilisés pour le transport de la vapeur.

Au fur et à mesure que l’usine grandit, le quartier de l’usine s’enrichit de nouvelles cités ouvrières, d’équipements collectifs comme des écoles, des dispensaires et même d’une église. Se mettent en place aussi une caisse d’épargne et une caisse de secours aux malades. Ces différents équipements permettent à la Compagnie de renforcer sa position sur son personnel. Ainsi, dans la deuxième moitié du XIX e siècle, le quartier des Forges s’étend et donne à Audincourt son allure de cité industrielle.

La fin du XIX e siècle est marquée par la concurrence de l’ancien procédé de fabrication du fer à partir du charbon de bois par le procédé utilisant le coke. Ne disposant pas de bassin houiller à proximité, l’entreprise hésite à changer de procédé. Malgré la fermeture des hauts fourneaux en 1886, la Compagnie continue à utiliser des fontes au bois qui proviennent de Valay en Haute-Saône. Il faut attendre l’impulsion de Raymond Joëssel , qui devient directeur des forges en 1904, pour que la Compagnie abandonne le fer au bois. A ce moment, l’usine se spécialise dans la fabrication de tôles minces destinées aux dynamos et transformateurs. Elle se dote aussi d’une machine à vapeur dès 1906, année où Bourguignon est vendu à Peugeot-Cie.

La modernisation continue jusqu’au début de la Première guerre mondiale avec l’installation notamment de trains de laminoirs à tôles et à largets, de trains mécanisés et de fours électriques.

Ainsi,l’établissement dispose d’un équipement automatisé et mécanisé complet.

En 1908, une société immobilière est créée, afin d’assurer le remplacement des anciens logements ouvriers par l’achat de maisons existant dans le quartier et surtout par la construction de nouvelles cités ouvrières.

Essor de la Compagnie à partir de la Première guerre mondiale


Pendant la Première guerre mondiale, les ouvriers sont mobilisés pour produire les fournitures de guerre en particulier les obus de 220 mm en acier forgé et les cuisines roulantes à deux marmites.

La Compagnie livre également à l’armée française des tôles pour divers usages comme pour la fabrication de casques ou pour des articles de campements.

En 1919, le siège social et la direction générale de la Compagnie sont transférés à Paris, 86 rue de Courcelles. La société possède dans cette région deux sites : l’usine l’Alutol, située à Villeneuve-Saint-Georges (94), spécialisée dans la fabrication des tableaux et boîtes métalliques en fer-blanc ; et les émailleries de Rueil (92) qui fabriquent des articles de ménage et d’hygiène émaillés ou étamés.

Pendant l’entre-deux-guerres, la Compagnie fait appel à des travailleurs d’Espagne, d’Italie et de Pologne. De nouvelles cités sont construites et d’anciens équipements sont remis à neuf. En 1936, les nombreuses grèves permettent la mise en place de la semaine de quarante heures et des congés payés de quinze jours par an.

Sous l’occupation allemande, malgré la diminution du personnel à cause des réquisitions, l’usine continue de produire des tôles.
La fin des années 40 et le début des années 50 sont marqués par l’installation d’une tôlerie mécanisée à chaud, pour la première fois en France, et de la mise à feu de deux fours Martin. L’usine avec ses 1 400 employés produit 4 à 5 000 tonnes de tôles par mois.

En 1954, les aciéries sont arrêtées et l’usine qui fait venir la tôle de Thionville se contente de la transformer. La compagnie conserve la première place dans la production des tôles d’acier au silicium destinées à la construction électrique dans les dynamos, les moteurs, et dont une partie est exportée. La forge continue d’utiliser l’acier de Lorraine et à produire dans ses laminoirs, des tôles d’acier ordinaire et magnétique.

La Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances est composée de deux départements :

Le département Chauffage, Tuyauterie et Chaudronnerie, qui a pris sa plus grande expansion depuis 1945, travaille principalement pour les raffineries de pétrole, les usines de produits chimiques et les centres nucléaires. Il travaille surtout pour l’industrie nucléaire en France comme à Marcoule (30) ou Pierrelatte (26), ou à l’étranger.

Le département sidérurgie, qui est le plus important comprend des aciéries, forges et laminoirs.

Création des filiales

La Compagnie des forges d’Audincourt et Dépendances, qui devient une holding, crée trois filiales en 1961. Ces trois filiales correspondent aux trois activités de la société :

la Société Sidérurgique des Forges d’Audincourt (SID) qui prend en charge l’activité de sidérurgie. L’activité de cette société s’occupe essentiellement du laminage de tôles fines spéciales, particulièrement tôles au silicium pour la construction électrique.

la Société de Chauffage, Tuyauterie et Chaudronnerie (SCTC). Son activité consiste en l’installation de tuyauteries spéciales pour l’industrie chimique, nucléaire et pétrolière.

la Société Alutol-Audincourt qui correspond à l’usine Villeneuve-Saint-Georges. C’est une fabrique de boîtes métalliques et impressions sur métaux.

En 1964, la Société Sidérurgique des Forges d’Audincourt absorbe la Société Chauffage, Tuyauterie et Chaudronnerie et change de dénomination en Société des Forges et Ateliers d’Audincourt (FAA). Elle est composée de deux départements : le Département Sidérurgique (DS) et le Département Chauffage, Tuyauterie et Chaudronnerie (DC). Ce regroupement des deux sociétés a été décidé afin que le Département Chauffage puisse bénéficier de l’actif industriel du Département Sidérurgique et afin que ce dernier puisse préparer sa reconversion.

En 1964, la Société des Forges et Ateliers d’Audincourt met en place une filiale espagnole dont le siège social est à Madrid. Cette filiale étrangère est dénommée TICSA (Tuberias Industriales y Calereria SA). La société Forges et Ateliers d’Audincourt détient 50% du capital, et les autres partenaires sont espagnols (société de travaux publics Agroman et le Banco espagnol de Credito).

En 1968, la filiale en Belgique, dénommée Sotube est créee : les Forges et Ateliers d’Audincourt possèdent 99 % des actions de cette société de tuyauterie.

Ces deux filiales à l’étranger s’occupent de la préfabrication et du montage de tuyauterie en acier au carbone acier inox, aluminium et alliage d’aluminium dans l’industrie, ainsi que de l’installation de tuyauteries spéciales pour l’industrie chimique, nucléaire et pétrolière. Ces filiales dépendent de la Société des Forges et Ateliers d’Audincourt et plus particulièrement du Département Chauffage.

Les différentes filiales se partagent avec la Compagnie des forges d’Audincourt et Dépendances le patrimoine.

La Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances possède 99% de la Société des Forges et Ateliers d’Audincourt et 72% de la société Alutol-Audincourt (le reste appartient à la Société Marine, Firminy, Saint-Etienne). Ses biens immobiliers sont composés de terrains bâtis et non bâtis dans le département du Doubs dans les communes d’Audincourt, Exincourt ,Arbouans et Montbéliard, ainsi que de cités ouvrières et maisons sur ces terrains et de deux écoles à Audincourt. La société possède aussi un immeuble à Paris où se situe son siège social ainsi que plusieurs appartements dans la région parisienne qui correspondent à des logements de cadres.

La Société des Forges et Ateliers d’Audincourt possède deux usines à Audincourt qui situés dans la même enceinte correspondent à l’usine sidérurgique et à l’usine de chauffage, tuyauterie et chaudronnerie. Ses biens immobiliers sont aussi composés de centrales électriques à Audincourt et à Mathay , de cités ouvrières et d’un grand nombre de terrains non bâtis. Elle est propriétaire également de deux immeubles et d’un garage à Lyon, et d’immeubles et de terrains à Codolet près de Marcoule (30).

La société Alutol-Audincourt possède un terrain et une usine à Villeneuve-Saint-Georges.

Aux filiales à l’étranger, s’ajoutent des associations en participation. Une association en participation est le regroupement de plusieurs entreprises ayant signé un contrat d’association. Cette association permet aux entreprises de gérer et d’exploiter une usine : l’association en participation rend des comptes à chacun des associés qui sont propriétaires des produits bruts, finis, et en stocks. Un des avantages principaux de cette association en participation est la fluidité financière : chacun des associés prend sa part d’amortissement selon sa propre politique et peut utiliser l’annuité d’amortissement à financer des opérations autres que l’expansion de l’établissement industriel de l’association.
Par exemple, l’association Grhea, créée en 1958, a pour objet la mise en œuvre de tous les moyens propres à faciliter et développer l’activité économique de ses membres et notamment l’exécution en commun de certains travaux de construction, de montage de tuyauteries et de fabrication. A cette date, l’association regroupe la Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances, Rhenameca et Entrepose . En 1961, Rhenameca est remplacé par Socaltra et en 1967, l’association Ghrea est transformée en groupement d’intérêt économique.

Fin de la Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances


Malgré la création des filiales et le regroupement de certaines d’entre elles, la Compagnie des Forges d’Audincourt et
Dépendances connaît un déclin. Celui-ci est principalement dû à la crise de la sidérurgie.

En effet, la sidérurgie française est menacée par les autres continents qui possèdent des ressources minières abondantes et une main-d’œuvre moins chère. Cette crise que connaît la Compagnie entraîne le début, en 1967, des ventes de différents actifs, d’usines et de terrains divers du département sidérurgie.

Malgré les nombreuses tentatives de reconversion, le département Sidérurgique des Forges et Ateliers d’Audincourt ferme.

A cette fermeture, s’ajoute l’absorption de la Société Alutol-Audincourt par la société Fer Embal, filiale de la société Marine, Firminy, Saint-Etienne : La Compagnie des Forges d’Audincourt reçoit 17% environ des actions de la Société Fer Embal.
Parallèlement à ceci, la direction des Forges et Ateliers d’Audincourt entreprend un programme de réorganisation pour essayer de maintenir et de développer les activités de tuyauterie et de chaudronnerie. Mais, malgré de nombreuses commandes, le Département Chauffage, Tuyauterie et Chaudronnerie ferme en 1971, ainsi que ses filiales.

En effet, malgré la volonté de la direction en 1968 de redresser ce département, les difficultés rencontrées dans la mise en place des mesures de réorganisation, la très forte aggravation des charges salariales et financières depuis 1968 et la situation du marché n’ont pas permis de redresser la situation et le déficit d’exploitation n’a pu être résorbé. Dans ces conditions, il n’a pas été possible à la Compagnie des Forges d’Audincourt de continuer à assurer le financement des Forges et Ateliers d’Audincourt.

De plus, les divers contacts qui avaient été pris pour essayer de maintenir l’atelier d’Audincourt en activité dans le cadre d’une autre société n’ayant pu aboutir, la direction a été obligée de fermer le Département Chauffage, Tuyauterie et Chaudronnerie.

Le personnel a été reclassé essentiellement dans les usines d’Alsthom et de Peugeot.

Ainsi, la Compagnie des Forges d’Audincourt et Dépendances est mise en liquidation, liquidation qui se termine pour la Compagnie et ses filiales en 1979. D’autres petites entreprises ou de gros artisans se sont installés aux Forges d’Audincourt, créant ainsi une sorte de zone semi -industrielle et artisanale dans une structure ancienne.
Cette « fermeture des forges d’Audincourt fut l’anéantissement d’un monde, celui qu’avaient façonné ces générations d’ouvriers attachés à leur entreprise et à leur quartier et dont le dur labeur générait des liens de camaraderie et de solidarité »

(VIEILLE, Daniel. Audincourt : un riche passé industriel . [Audincourt] : D. Vieille, 2007).


Commentaires

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mercredi 4 juillet 2012 à 16h59 - par  Jean Paul BUIREY

Je suis désolé de ne pouvoir vous aider, mais je n’ai pas la réponse à votre question.

Logo de Maurice MENETREY membre du Cercle Cartophile du Pays de montbéliard

Je recherche les dates ou M. DUMONT a été directeur aux forges D’Audincourt pendant les années 1940. J’ai une photo sans aucun commentaires ? Merci de votre aide éventuelle.
Maurice

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lundi 23 août 2010 à 11h30 - par  Jean Paul BUIREY

Bonjour.
Je crains de ne pouvoir satisfaire votre curiosité. Je ne suis bien sur pas l’auteur de cet article, il provient des archives départementales du Doubs ; De plus, en le relisant , je ne trouve pas trace du terme Grenouillet. Ou l’avez vous lu ?

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vendredi 20 août 2010 à 14h12 - par  annie laurant

Merci... cet article m’apporte des lumières complémentaires
je suis intriguée par les Grenouillet
Peut-on en savoir plus ?
merci
N.B
cf ; www.atfaubois.com

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